Chapitre 4
Cela arrive parfois : Le cancer colorectal
Plongez dans ce chapitre
Alors, qu'est-ce qui peut se dérégler
à l'intérieur de votre côlon ?
Ces polypes deviennent parfois cancéreux…
Le cancer colorectal est-il fréquent ?

3ème cancer le plus fréquent dans le monde : plus de 1,9 million de nouveaux cas en 2022

2ème cancer le plus mortel dans le monde : plus de 900 000 morts en 2022

Les taux d'incidence les plus élevés sont en Europe, en Australie / Nouvelle-Zélande et en Amérique du Nord. Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent en France avec plus de 43 000 nouveaux cas estimés en 2018 et le 2ème cancer en termes de mortalité, avec plus de 17 000 décès estimés en 2018.
Les taux d'incidence sont en forte augmentation dans les pays en cours de transition économique, ce qui reflète sans doute des changements dans le mode de vie.
Dans les pays riches, l'incidence du cancer colorectal est globalement en baisse, vraisemblablement en lien avec des choix de mode de vie plus sains et le développement du dépistage. Cependant, une augmentation inquiétante a été observée chez les adultes âgés de moins de 50 ans au moment du diagnostic.

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QU'EST-CE QUE LE CANCER COLORECTAL PRÉCOCE ?
Le cancer colorectal précoce est un cancer colorectal diagnostiqué avant l'âge de 50 ans.

Depuis les années 90, le nombre de cas de cancer colorectal précoce augmente d'environ 1,5 % par an et, malheureusement, les décès qui y sont liés aussi.

D'ici 2030, on estime que le cancer colorectal pourrait être la principale cause de décès par cancer chez les personnes âgées de 20 à 49 ans.

Le cancer colorectal tend à être plus agressif et les perspectives pour les jeunes patients peuvent être moins bonnes que pour les plus âgés.

Les jeunes personnes atteintes d'un cancer colorectal précoce ne sont souvent pas diagnostiquées dans le cadre d'un dépistage organisé, ce qui entraîne des retards de diagnostic.
Apprenez les symptômes du cancer colorectal et parlez-en à votre médecin si quelque chose ne va pas.

Further information
Quels sont les symptômes ?
Beaucoup de personnes atteintes de cancer colorectal n'ont aucun symptôme jusqu'à un stade avancé de la maladie.
Les signes et symptômes du cancer colorectal peuvent inclure, de manière non exhaustive :

Une modification inexpliquée du transit intestinal, qui dure plus de quelques jours

Des selles plus étroites que d'habitude

Du sang dans les selles

Une douleur et/ou une gêne abdominale (flatulences, ballonnements, crampes)

Une perte de poids inexpliquée

Une très grande fatigue sans raison apparente

Une douleur en bas du dos
Les personnes atteintes de cancer colorectal peuvent avoir un seul, plusieurs, tous ou aucun de ces symptômes.
Si vous présentez ces symptômes, cela ne signifie pas forcément que vous avez un cancer colorectal. Ce sont les mêmes que ceux d'autres pathologies très fréquentes, telles que les hémorroïdes et le syndrome du colon irritable.
Mais prenez le temps d'en parler à votre médecin !
Quelles sont les causes ?
Dans la plupart des cas, le cancer colorectal est dit d'origine « sporadique », ce qui signifie que la cause n'est pas connue.
5 à 10% des cas sont liés à des gènes transmis de manière héréditaire et qui augmentent le risque de contracter la maladie.
Comment la maladie progresse-t-elle?
La transformation des adénomes bénins en cancer (adénocarcinomes) est lente. Elle peut prendre plus de 10 ans, parfois même 20 ans, ce qui offre une large fenêtre pour une détection précoce et une prise en charge optimale. C'est pour cette raison qu'un dépistage régulier sur une longue période est important.
A partir de la muqueuse, le cancer peut se propager à travers les tissus, le système lymphatique et les vaisseaux sanguins. Le stade utilisé pour le décrire définit le degré de son extension chez le patient :
Le cancer est uniquement localisé dans la muqueuse.
Il s'est propagé dans la sous-muqueuse ou le muscle.
Il a traversé la paroi musculaire ou la couche extérieure du côlon et peut être en train de s'étendre aux tissus proches.
Le cancer s'est étendu aux ganglions lymphatiques proches.
Le cancer peut s'être propagé dans les ganglions lymphatiques proches. Il s'est propagé dans d'autres zones du corps, telles que le péritoine, le foie ou les poumons.. Le cancer de stade IV est aussi appelé cancer colorectal métastatique..
La détermination du stade du cancer colorectal aide à définir l'avancement de la maladie et la meilleure façon de la traiter.

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Comment traite-t-on le cancer colorectal ?
Le traitement dépend du stade de la maladie, du type de cancer, de caractéristiques individuelles et de la balance bénéfices/risques pour le patient.
Les traitements agissent sur le cancer de manière locale (chirurgie, radiothérapie) ou systémique, ce qui signifie dans tout le corps (chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie) :

La chirurgie est le traitement le plus fréquent pour le cancer colorectal. A un stade précoce de la maladie, elle peut suffire à retirer la tumeur. Quand c'est possible, elle peut aussi être utilisée pour retirer des lésions métastatiques chez des patients à un stade avancé.

La radiothérapie utilise l'énergie élevée de rayons ou de particules pour détruire les cellules cancéreuses.

La chimiothérapie utilise des médicaments. Elle est administrée oralement (comprimés) ou par intraveineuse (par injection, cathéter ou perfusion). Elle vise à tuer les cellules cancéreuses ou à en limiter la croissance. Un patient peut prendre un médicament à la fois ou bien une combinaison de différents médicaments.

La thérapie ciblée repose sur des substances qui sont destinées à perturber la croissance des cellules cancéreuses. L'objectif est de bloquer spécifiquement la croissance et la multiplication des cellules cancéreuses tout en limitant les dommages causés aux cellules saines.

L'immunothérapie vise à booster les défenses naturelles du corps (système immunitaire) pour lutter contre le cancer.

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Vous avez peut-être entendu parler des tests moléculaires (ou tests de biomarqueurs).En quoi sont-ils utiles ?
Nous sommes tous différents, les tumeurs aussi … C'est pour cette raison que les tests moléculaires prennent de plus en plus d'importance dans le choix des stratégies de traitement, en particulier pour le cancer colorectal métastatique.
Mais de quoi parlons-nous ?
Un biomarqueur est une molécule biologique que l'on trouve dans le sang, dans d'autres fluides corporels ou dans des tissus, et qui donne une indication d'un processus normal ou anormal, ou d'une pathologie ou maladie. Il peut s'agir d'un changement dans l'ADN, l'ARN ou une protéine
Les cellules cancéreuses peuvent contenir des modifications de gènes (mutations) qui impactent la croissance du cancer et définissent la réponse (ou l'absence de réponse) à une thérapie. Les connaître chez un patient, c'est comme connaître ses empreintes digitales. Il s'agit d'une caractérisation de la tumeur qui peut fournir aux médecins une information précieuse et les aider à trouver le traitement le plus approprié.
Dans le cancer colorectal métastatique, on trouve les mutations les plus courantes dans les gènes RAS, BRAF et MMR.
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Les professionnels de santé et les associations de patients sont des interlocuteurs clés pour obtenir des réponses spécifiques et précises à vos questions. Beaucoup d'associations de patients fournissent de l'information sur la prévention et le dépistage, ainsi que des conseils et un soutien aux patients et à leurs familles.
N'hésitez pas à les contacter !
